Une note précédente vous présentait quelques réactions des intervenants de la table ronde organisée le 16 janvier dans le cadre du partenariat entre le Conseil économique et social et la Fondation pour la mémoire de la déportation.
Vous trouverez en cliquant sur les liens ci-dessous des extraits plus importants de cette table ronde dont le thème portait sur : « Analogies et différences entre les crises des années 30 et celles d’aujourd’hui« .
En raison de la crise sanitaire, sauf avis contraire que nous vous communiquerons, les événements prévus sont reportés à une date ultérieure. Renseignements sur les pages correspondant aux conférences, rencontres ….qui étaient annoncées.
Le concert prévu le 15 avril est annulé et reporté à une date ultérieure que nous vous communiquerons dès que nous en aurons connaissance.
A l’occasion du 75ème anniversaire de la libération des camps et du retour des déportés, Les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation organisent un Concert de la Liberté le mercredi 15 avril 2020 à 20h30 en l’Eglise Saint-Roch (Chapelle des Déportés) Paris 1er, pour rendre hommage aux Déportés et à toutes les victimes des camps nazis.
Au programme de ce concert : Le Chant des Marais, la Marche funèbre de Beethoven (extrait de la 3ème symphonie) et le Concerto pour violon et orchestre de Bruch. Les œuvres seront interprétées par Michaël François (ténor du Chœur de l’Armée Française), Pierre Hamel (violon solo de l’Orchestre Colonne) et l’orchestre Les Concerts Gais sous la direction de Pierre Mosnier.
Cet événement est placé sous le haut patronage du Président de la République.
En présence de nos invités d’honneur, les Déportés -témoins de l’Histoire-, cette soirée sera donnée au profit des actions éducatives et culturelles de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation qui fêtera ses 30 ans d’existence
Cette conférence est annulée et reportée au mois de novembre
Fidèle à sa tradition de lieu de résistance et d’accueil,
le pays des Huguenots et des Camisards est devenu une terre de résistance
contre l’occupant nazi et le gouvernement de Vichy ainsi qu’une terre d’accueil
de juifs et d’opposants politiques.
Le mercredi 18 mars de 16h30 à 18 h30 au lycée Buffon (métro Pasteur ou Sèvres-Lecourbe). Entrée libre (voir invitation ci-dessous)
Cette conférence-débat sera animée par Patrick Cabanel,
Directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études, titulaire de la chaire « Histoire et sociologie des protestantismes », spécialiste des minorités religieuses (protestants et juifs) dans la France moderne et contemporaine.
Patrick Cabanel, source Wikipédia
Et
Elisabeth Seckel-Bickart, née en Lozère en 1943 de parents étrangers, internés, puis cachés en pays camisard.
Présentation de l’ouvrage de Patrick Cabanel : Nous devions le faire. Nous l’avons fait. Cévennes, l’histoire d’une terre de refuge 1940-1944
Alcide, Nîmes, 2018
Alcide, Nîmes, 2018 , Source France culture
Présentation par l’éditeur:
De 1940 à 1944, quelques centaines de juifs sont venus
s’installer ou séjourner dans les Cévennes, entre Gard et Lozère. Vallées et
montagnes les ont presque tous sauvés, malgré les rafles, la gendarmerie puis
les troupes et polices d’occupation.
Juifs français et étrangers, antinazis allemands, enfants isolés
et familles entières ont trouvé ici l’asile et le salut. Ils le doivent à une
géographie tourmentée et à la culture historique de la population
cévenole : les descendants des Camisards, habitués à tenir tête à l’État
oppressif, ont ouvert aux juifs les portes de leur pays de schiste, de Bible et
de mémoire.
Ce livre est la première synthèse sur l’une des plus belles pages de la rencontre entre juifs et non juifs dans la France de Vichy. Source France culture
A l’occasion de la Journée Internationale des Droits de la Femme, une conférence sur le thème « Les femmes et la Déportation » est organisée le dimanche 8 mars 2020 à 15h, en salle bleue du Centre Culturel Le Relais de la Côte de Beauté à Saint-Georges de Didonne.
Quelques mots sur ces femmes dont Les Amis de la Fondation 17 vont parler ce 8 mars.
Ginette Kolinka naît en 1925 à Paris dans une famille d’origine juive non pratiquante. Elle vit dans cette ville puis à Aubervilliers avec ses parents et ses six frères et sœurs.
Réfugiée à Avignon, les hommes de sa famille sont arrêtés sur dénonciation, et, comme elle proteste, elle est aussi embarquée avec eux, pour les Baumettes à Marseille puis pour Auschwitz en avril 1944. Son père et son frère sont gazés en arrivant, Ginette est envoyée dans le camp des femmes.
Elle est transférée à Bergen-Belsen en octobre 1944, puis à
Raguhn, près de Leipzig, et dans un « train de la mort » jusqu’au camp de Theresienstadt d’où,
atteinte du typhus, elle sera rapatriée par
avion sanitaire jusqu’à Lyon par les Américains.
Ginette essaie de reprendre vie pendant deux ans, sans
parler de sa déportation. Mariée en 1951, elle a un fils.
Elle témoigne auprès des jeunes et accompagne de nombreux voyages à Auschwitz. Source : Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoahhttps://www.cercleshoah.org/
Le Verfügbar aux enfers est une opérette écrite clandestinement à l’automne 1944 par Germaine Tillion au camp de concentration de Ravensbrück. Ethnologue, elle a réussi à prendre le recul nécessaire pour observer les règles de l’univers concentrationnaire qu’elle et ses camarades subissent. Le rire étant la seule arme qui lui reste, elle écrit cette œuvre qui dépeint l’enfer de Ravensbrück.
Le Verfügbar est un animal inconnu, jamais repéré jusque là, qui ne mange jamais, ne boit que de l’eau sale et est maigre comme un clou. Source réseau Canopé https://www.reseau-canope.fr/le-verfugbar-aux-enfers
Dans le cadre du partenariat entre le Conseil économique et social et la Fondation pour la mémoire de la déportation, une table ronde a été organisée le 16 janvier sur le thème : « Analogies et différences entre les crises des années 30 et celles d’aujourd’hui« .
En attendant l’intégralité de la table ronde, voici des liens vous permettant de découvrir quelques points de vue des intervenantes et des intervenants recueillis ce 16 janvier.
Rencontre et dédicace avec Marie-José Masconi, autour de son livre :
Lalongue nuit de Lucie, Une résistante et ses compagnes dans les bagnes nazis
le 13 Mars, à Rochefort ( librairie, « L’arbre à mots », 19 h)
Edition La Nuée bleue
Lucie Primot est une jeune institutrice de Meurthe et Moselle. Dès 1941, membre du « Réseau de passeurs de Joeuf », elle et ses compagnes font passer 3 000 personnes en zone libre, dont des Alsaciens et Mosellans quittant leur région annexée pour échapper à la nazification, des prisonniers de guerre évadés…
Elle est arrêtée en mars 1942 avec l’ensemble de son réseau et désignée comme déportée « Nacht und Nebel ». Elle fait partie des premières femmes françaises déportées « NN ».
Condamnée à mort, elle passe plusieurs années dans les prisons nazies, dans l’attente de la mort. Elle survit à l’horreur des bagnes nazis, aux bombardements des prisons et à la marche de la mort de janvier-février 1945. Elle est libérée de la prison d’Aïchach, près de Munich, le 28 avril 1945 par les Américains.
Après la guerre, elle épouse Jean Masconi, un officier ayant participé à la constitution des premiers maquis de l’Allier, déporté à Peenemünde- centre de fabrication et site d’essais de missiles entre 1941 et 1943 sur la Baltique-, puis à Dora et Buchenwald
Lucie décède le 25 Juin 1979 à Bitche, en Moselle.
Carte de déporté de Jean Masconi, source: AFMD Allier
A travers ce livre, écrit par sa fille, Marie-José Masconi-Présidente des Amis de la Fondation pour la mémoire de la déportation du Bas-Rhin-, à partir de ses souvenirs et des notes personnelles de sa maman, mais aussi complété par d’autres sources d’archives, l’auteure rend hommage à toutes les femmes qui s’engagèrent dans la Résistance au péril de leur vie.
Le camp de Gross-Rosen est fondé en août 1940 aux confins de la Pologne, à 60 km de Wroclaw (Breslau), dans l’ouest de la Pologne actuelle.
Voir la situation du camp dans l’ensemble du Reich allemand, Source FMD
Il avait pour objectif d’exploiter une vaste carrière de granit blanc et noir de Silésie d’une vingtaine d’hectares, acquise par la DEST (Entreprise Terre et Pierre Sarl, appartenant à la SS) en 1940.
La carrière de pierres de Gross-Rosen , source KZ Gedenkstaette Dachau
D’abord Kommando du camp de concentration de Sachsenhausen, les dirigeants SS décident, dès 1941, de créer un camp autonome, avec ses propres Kommandos de travail. Le camp d’origine, ou « petit camp », prévu pour un effectif de 7 000 détenus, couvre une superficie d’environ 7 hectares. Un campanile unique en son genre se dresse curieusement sur la place d’appel, sa cloche rythme la vie du camp en sonnant les rassemblements, parfois en annonçant lugubrement les pendaisons publiques. Nombre de témoignages évoquent l’aspect monotone du camp, illustré par ses vingt-deux blocs identiques et alignés jusqu’au crématoire.
Vue du camp de Gross-Rosen, Allemagne 1942 source Bildarchiv Preussischer Kulturbesitz
En 1944, après des agrandissements successifs, le camp doit permettre d’atteindre une capacité de 45 000 détenus. Or, on estime le nombre de détenus à presque 80 000 en juin 1945, dont 26 000 femmes, juives pour la plupart.
Le camp de Gross-Rosen en 1945
Le camp de Gross-Rosen est ajouté à la catégorie III (la plus dure) du classement de KZ, à côté de Mauthausen, en septembre 1942. Courant 1943, l’extension du camp s’accompagne de l’installation d’ateliers plus ou moins importants pour l’industrie de guerre (Siemens & Halske, Blaupunkt, Wetterstelle…).
Le camp de Gross-Rosen essaime à son tour avec de nombreuses « filiales »(camps annexes et Kommandos) implantées au rythme des besoins de l’économie de guerre du Reich, notamment à la suite des dégâts causés par les raids aériens des Alliés et des besoins engendrés par la « guerre totale ». L’activité de ces « filiales » est donc liée à l’armement et à la guerre : montage d’avions, production de pièces d’artillerie, aménagement de terrains d’aviation, fabrication de produits chimiques pour gaz de combat, fabrication de chars, etc. L’une des caractéristiques du camp de Gross-Rosen réside dans la proportion importante de Kommandos de femmes, avec un effectif global d’environ 26 000 détenues, dont une forte proportion de Juives, notamment hongroises, beaucoup provenant d’Auschwitz (à partir de l’automne 1944, avec l’évacuation de ce camp), et de nombreux résistants faits prisonniers dans les combats de Varsovie lors de l’insurrection (avril-mai 1943).
Les camps secondaires de Gross Rosen
A noter, à propos des camps extérieurs :
Un des plus
connus est celui de Brünnlitz, en Bohème, créé dans une ancienne usine textile
grâce aux efforts d’Oskar Schindler. Après la fermeture de ce camp à
Cracovie-Plaszow, 1 100 prisonniers juifs qui avaient travaillé pour
Schindler furent envoyés à Brünnlitz où ils purent survivre à la guerre.
On estime qu’à la fin 1944 environ 200 000 détenus sont passés par Gross-Rosen. Dans leur immense majorité, ils sont polonais et russes, les autres se répartissant en 24 nationalités différentes. La mortalité augmentant rapidement (toute évaluation de la mortalité est délicate faute de statistiques précises), le crématoire construit en 1941 est insuffisant. En 1943, les responsables nazis passent commande d’un nouvel ensemble à quatre chambres; en janvier 1945, les installations des crématoires II et III de Birkenau sont démontées et envoyées à Gross-Rosen
Quelques mois avant la fin de la guerre, des déportés transférés d’autres camps transitent par Gross-Rosen. Ce sont en particulier les détenus des camps de l’Est, comme Auschwitz, évacués face à l’avance de l’Armée rouge. La surpopulation entraîne la propagation d’une épidémie de typhus et, entre le 8 février et le 23 mars 1945, le camp doit être à son tour évacué vers les camps de Buchenwald, Flossenbürg, Dachau et surtout Dora et ses Kommandos. Par des températures pouvant atteindre 20 à 25 degrés au-dessous de zéro, plus de 30 000 détenus sont ainsi embarqués dans des trains découverts, des conditions entraînant une effroyable hécatombe. Seuls les malades sélectionnés dès le 6 février restent sur place. Le 13 février 1945, les troupes soviétiques entrées dans le camp ne trouvent que quelques survivants.
Source FMD L’évacuation de Gross-Rosen fut progressive. Dans les dix premiers jours de janvier, environ onze camps secondaires de la rive Est de l’Oder furent rapatriés au camp central puis évacués par rail vers le Reich. Les détenus des camps de basse Silésie furent envoyés vers les Sudètes et le protectorat de Bohème Moravie en marche de la mort.
Il est difficile de
disposer de données fiables sur le nombre total de victimes du camp de
Gross-Rosen. Le chiffre global de 40 à 45 000 pour la période 1941-1945
semble approcher la réalité.
Aujourd’hui un mémorial évoque la souffrance de ceux qui ne sont plus.
Sauf mention contraire, les photos sont extraites du site du Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah https://www.cercleshoah.org/
Le Rectorat de l’Académie de Paris et l’Union des
Associations de mémoire des Camps nazis vous invitent
Le lundi 2 mars 2020 à 14.00 dans le Grand Salon de La
Sorbonne, 47 rue des Ecoles 75005 Paris
A une rencontre avec l’historien
NIKOLAUS WACHSMANN
Professeur d’histoire contemporaine à Birkbeck College, Université de Londres
Source du contenu éditorial: Geoffrey Swaine/Shutterstock
Autour de son livre
« KL. UNE HISTOIRE DES CAMPS DE CONCENTRATION NAZIS »
Gallimard, 2017
Ce livre s’attache à montrer l’extrême diversité des camps nazis et des situations selon les lieux, les dates, l’évolution de la guerre économique et de la « guerre totale », et le personnel des camps.
En un mot, cet ouvrage met en évidence ce que sont le processus génocidaire et le système concentrationnaire dans leur totalité qui ont érigé la violence et la déshumanisation en système d’état.
Renseignements et inscription auprès de l’Association
française Buchenwald Dora
Vous avez déjà pu écouter ou lire le poème « La
faim » de José Fosty, présenté par des collégiens de 3eme .
Ils évoquent maintenant la Centrale d’Eysses à travers un poème de Jean Lafaurie, interné à la Centrale de Villeneuve sur Lot, puis déporté à Dachau.
Ce poème, le « sinistre chariot« , sera diffusé le 19 février, en même temps qu’un bref historique sur la centrale d’Eysses et qu’un texte écrit sur place, en septembre 2019, par Jean Lafaurie , 96 ans, revenu à Eysses pour la 5ème fois.
Pour mieux comprendre ce poème, quelques informations sur la prison centrale d’Eysses (source https://www.eysses.fr/)
En 1943, les autorités de Vichy décident de concentrer dans ce lieu tous les résistants condamnés de la zone sud de la France. Ils seront 1 400 au début de l’année 1944.
Vue aérienne de la centrale d’Eysses (source site de Eysses)
Les 22 et 23 février de cette année 2020 sera évoqué le 76éme anniversaire de l’insurrection d’Eysses.
A quel
événement est il fait allusion ?
Le 19 février 1944, le directeur de la prison ainsi qu’un inspecteur de l’administration pénitentiaire sont pris en otage par les détenus. Ceux-ci sont contraints de renoncer, la répression est très dure: 12 détenus sont fusillés, les autres résistants sont déportés dans le camp de concentration de Dachau, 400 d’entre eux y mourront (source site de la centrale d’Eysses).
C’est à cette détention à Dachau que Jean Lafaurie fait allusion dans le poème : « le sinistre chariot »
Je n’oublierai jamais ce sinistre
chariot
Que nous tirions à vingt de la gare à
Dachau
Derrière nous le kapo, le SS et son
chien
L’un guettant nos mollets, l’autre
nos bas de reins
Car malheur à celui qui pour se
reposer
Laissait le moindre mou à son cruel
harnais
Car le kapo guettant nos moindres
défaillances
Ne faisait par ses coups qu’augmenter
nos souffrances
Dans ce chariot, des morts, nos
compagnons, nos frères,
Qui ne connaîtront jamais la paix
d’un cimetière
Car pour eux qui demain ne seront que
poussière
Pas de fleurs, pas de tombe, pas la
moindre prière
Comme nous, ils pensaient voir un
jour la victoire
Dans le cadre de son projet pour la commémoration du 75e anniversaire de la libération des camps nazis, Radio 4, radio locale dont la mission est de produire et de diffuser l’information locale la plus complète possible, s’est rendue au collège Damira-Asperti pour l’enregistrement d’un texte écrit par Damira Asperti – résistante, médaillée militaire, officier de la Légion d’honneur – lu par 4 élèves des classes de 3e. Ces enregistrements, dont le but est de faire lire des paroles et des poèmes de déportés par des collégiens et des lycéens, seront réalisés dans plusieurs établissements scolaires et diffusés sur les ondes de cette radio entre le 8 janvier et le 31 mai
Les collégiens et l’équipe des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation du 47 en plein travail
Pour retrouver ou suivre les lectures des poèmes et des textes : ouvrir le programme http://www.radio4.fr/l-asso.html – Cliquer sur « Écoutez en direct »
Les diffusions sont programmées :
Le mercredi dans l’émission « Paroles de jeunes » à 10h10 et 17h10
Le dimanche dans l’émission « La matinale du dimanche » à partir de 8h00
Sur le menu à gauche, choisir parmi les rubriques : « illustrations », « présentation » ou « mois de… » où les textes, déposés au fur et à mesure du déroulement du projet (de janvier à mai), peuvent être écoutés et téléchargés.
Information à noter, toujours ce mois ci: présentation de l’exposition Le Lutetia à la Mairie d’Avignon, du 17 au 29 février 2020