Rencontre et dédicace avec Marie-José Masconi, autour de son livre :
Lalongue nuit de Lucie, Une résistante et ses compagnes dans les bagnes nazis
le 13 Mars, à Rochefort ( librairie, “L’arbre à mots”, 19 h)
Edition La Nuée bleue
Lucie Primot est une jeune institutrice de Meurthe et Moselle. Dès 1941, membre du “Réseau de passeurs de Joeuf”, elle et ses compagnes font passer 3 000 personnes en zone libre, dont des Alsaciens et Mosellans quittant leur région annexée pour échapper à la nazification, des prisonniers de guerre évadés…
Elle est arrêtée en mars 1942 avec l’ensemble de son réseau et désignée comme déportée “Nacht und Nebel”. Elle fait partie des premières femmes françaises déportées “NN”.
Condamnée à mort, elle passe plusieurs années dans les prisons nazies, dans l’attente de la mort. Elle survit à l’horreur des bagnes nazis, aux bombardements des prisons et à la marche de la mort de janvier-février 1945. Elle est libérée de la prison d’Aïchach, près de Munich, le 28 avril 1945 par les Américains.
Après la guerre, elle épouse Jean Masconi, un officier ayant participé à la constitution des premiers maquis de l’Allier, déporté à Peenemünde- centre de fabrication et site d’essais de missiles entre 1941 et 1943 sur la Baltique-, puis à Dora et Buchenwald
Lucie décède le 25 Juin 1979 à Bitche, en Moselle.
Carte de déporté de Jean Masconi, source: AFMD Allier
A travers ce livre, écrit par sa fille, Marie-José Masconi-Présidente des Amis de la Fondation pour la mémoire de la déportation du Bas-Rhin-, à partir de ses souvenirs et des notes personnelles de sa maman, mais aussi complété par d’autres sources d’archives, l’auteure rend hommage à toutes les femmes qui s’engagèrent dans la Résistance au péril de leur vie.
Le camp de Gross-Rosen est fondé en août 1940 aux confins de la Pologne, à 60 km de Wroclaw (Breslau), dans l’ouest de la Pologne actuelle.
Voir la situation du camp dans l’ensemble du Reich allemand, Source FMD
Il avait pour objectif d’exploiter une vaste carrière de granit blanc et noir de Silésie d’une vingtaine d’hectares, acquise par la DEST (Entreprise Terre et Pierre Sarl, appartenant à la SS) en 1940.
La carrière de pierres de Gross-Rosen , source KZ Gedenkstaette Dachau
D’abord Kommando du camp de concentration de Sachsenhausen, les dirigeants SS décident, dès 1941, de créer un camp autonome, avec ses propres Kommandos de travail. Le camp d’origine, ou « petit camp », prévu pour un effectif de 7 000 détenus, couvre une superficie d’environ 7 hectares. Un campanile unique en son genre se dresse curieusement sur la place d’appel, sa cloche rythme la vie du camp en sonnant les rassemblements, parfois en annonçant lugubrement les pendaisons publiques. Nombre de témoignages évoquent l’aspect monotone du camp, illustré par ses vingt-deux blocs identiques et alignés jusqu’au crématoire.
Vue du camp de Gross-Rosen, Allemagne 1942 source Bildarchiv Preussischer Kulturbesitz
En 1944, après des agrandissements successifs, le camp doit permettre d’atteindre une capacité de 45 000 détenus. Or, on estime le nombre de détenus à presque 80 000 en juin 1945, dont 26 000 femmes, juives pour la plupart.
Le camp de Gross-Rosen en 1945
Le camp de Gross-Rosen est ajouté à la catégorie III (la plus dure) du classement de KZ, à côté de Mauthausen, en septembre 1942. Courant 1943, l’extension du camp s’accompagne de l’installation d’ateliers plus ou moins importants pour l’industrie de guerre (Siemens & Halske, Blaupunkt, Wetterstelle…).
Le camp de Gross-Rosen essaime à son tour avec de nombreuses “filiales”(camps annexes et Kommandos) implantées au rythme des besoins de l’économie de guerre du Reich, notamment à la suite des dégâts causés par les raids aériens des Alliés et des besoins engendrés par la « guerre totale ». L’activité de ces « filiales » est donc liée à l’armement et à la guerre : montage d’avions, production de pièces d’artillerie, aménagement de terrains d’aviation, fabrication de produits chimiques pour gaz de combat, fabrication de chars, etc. L’une des caractéristiques du camp de Gross-Rosen réside dans la proportion importante de Kommandos de femmes, avec un effectif global d’environ 26 000 détenues, dont une forte proportion de Juives, notamment hongroises, beaucoup provenant d’Auschwitz (à partir de l’automne 1944, avec l’évacuation de ce camp), et de nombreux résistants faits prisonniers dans les combats de Varsovie lors de l’insurrection (avril-mai 1943).
Les camps secondaires de Gross Rosen
A noter, à propos des camps extérieurs :
Un des plus
connus est celui de Brünnlitz, en Bohème, créé dans une ancienne usine textile
grâce aux efforts d’Oskar Schindler. Après la fermeture de ce camp à
Cracovie-Plaszow, 1 100 prisonniers juifs qui avaient travaillé pour
Schindler furent envoyés à Brünnlitz où ils purent survivre à la guerre.
On estime qu’à la fin 1944 environ 200 000 détenus sont passés par Gross-Rosen. Dans leur immense majorité, ils sont polonais et russes, les autres se répartissant en 24 nationalités différentes. La mortalité augmentant rapidement (toute évaluation de la mortalité est délicate faute de statistiques précises), le crématoire construit en 1941 est insuffisant. En 1943, les responsables nazis passent commande d’un nouvel ensemble à quatre chambres; en janvier 1945, les installations des crématoires II et III de Birkenau sont démontées et envoyées à Gross-Rosen
Quelques mois avant la fin de la guerre, des déportés transférés d’autres camps transitent par Gross-Rosen. Ce sont en particulier les détenus des camps de l’Est, comme Auschwitz, évacués face à l’avance de l’Armée rouge. La surpopulation entraîne la propagation d’une épidémie de typhus et, entre le 8 février et le 23 mars 1945, le camp doit être à son tour évacué vers les camps de Buchenwald, Flossenbürg, Dachau et surtout Dora et ses Kommandos. Par des températures pouvant atteindre 20 à 25 degrés au-dessous de zéro, plus de 30 000 détenus sont ainsi embarqués dans des trains découverts, des conditions entraînant une effroyable hécatombe. Seuls les malades sélectionnés dès le 6 février restent sur place. Le 13 février 1945, les troupes soviétiques entrées dans le camp ne trouvent que quelques survivants.
Source FMD L’évacuation de Gross-Rosen fut progressive. Dans les dix premiers jours de janvier, environ onze camps secondaires de la rive Est de l’Oder furent rapatriés au camp central puis évacués par rail vers le Reich. Les détenus des camps de basse Silésie furent envoyés vers les Sudètes et le protectorat de Bohème Moravie en marche de la mort.
Il est difficile de
disposer de données fiables sur le nombre total de victimes du camp de
Gross-Rosen. Le chiffre global de 40 à 45 000 pour la période 1941-1945
semble approcher la réalité.
Aujourd’hui un mémorial évoque la souffrance de ceux qui ne sont plus.
Sauf mention contraire, les photos sont extraites du site du Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah https://www.cercleshoah.org/
Le Rectorat de l’Académie de Paris et l’Union des
Associations de mémoire des Camps nazis vous invitent
Le lundi 2 mars 2020 à 14.00 dans le Grand Salon de La
Sorbonne, 47 rue des Ecoles 75005 Paris
A une rencontre avec l’historien
NIKOLAUS WACHSMANN
Professeur d’histoire contemporaine à Birkbeck College, Université de Londres
Source du contenu éditorial: Geoffrey Swaine/Shutterstock
Autour de son livre
« KL. UNE HISTOIRE DES CAMPS DE CONCENTRATION NAZIS »
Gallimard, 2017
Ce livre s’attache à montrer l’extrême diversité des camps nazis et des situations selon les lieux, les dates, l’évolution de la guerre économique et de la “guerre totale”, et le personnel des camps.
En un mot, cet ouvrage met en évidence ce que sont le processus génocidaire et le système concentrationnaire dans leur totalité qui ont érigé la violence et la déshumanisation en système d’état.
Renseignements et inscription auprès de l’Association
française Buchenwald Dora
Vous avez déjà pu écouter ou lire le poème “La
faim” de José Fosty, présenté par des collégiens de 3eme .
Ils évoquent maintenant la Centrale d’Eysses à travers un poème de Jean Lafaurie, interné à la Centrale de Villeneuve sur Lot, puis déporté à Dachau.
Ce poème, le “sinistre chariot“, sera diffusé le 19 février, en même temps qu’un bref historique sur la centrale d’Eysses et qu’un texte écrit sur place, en septembre 2019, par Jean Lafaurie , 96 ans, revenu à Eysses pour la 5ème fois.
Pour mieux comprendre ce poème, quelques informations sur la prison centrale d’Eysses (source https://www.eysses.fr/)
En 1943, les autorités de Vichy décident de concentrer dans ce lieu tous les résistants condamnés de la zone sud de la France. Ils seront 1 400 au début de l’année 1944.
Vue aérienne de la centrale d’Eysses (source site de Eysses)
Les 22 et 23 février de cette année 2020 sera évoqué le 76éme anniversaire de l’insurrection d’Eysses.
A quel
événement est il fait allusion ?
Le 19 février 1944, le directeur de la prison ainsi qu’un inspecteur de l’administration pénitentiaire sont pris en otage par les détenus. Ceux-ci sont contraints de renoncer, la répression est très dure: 12 détenus sont fusillés, les autres résistants sont déportés dans le camp de concentration de Dachau, 400 d’entre eux y mourront (source site de la centrale d’Eysses).
C’est à cette détention à Dachau que Jean Lafaurie fait allusion dans le poème : “le sinistre chariot”
Je n’oublierai jamais ce sinistre
chariot
Que nous tirions à vingt de la gare à
Dachau
Derrière nous le kapo, le SS et son
chien
L’un guettant nos mollets, l’autre
nos bas de reins
Car malheur à celui qui pour se
reposer
Laissait le moindre mou à son cruel
harnais
Car le kapo guettant nos moindres
défaillances
Ne faisait par ses coups qu’augmenter
nos souffrances
Dans ce chariot, des morts, nos
compagnons, nos frères,
Qui ne connaîtront jamais la paix
d’un cimetière
Car pour eux qui demain ne seront que
poussière
Pas de fleurs, pas de tombe, pas la
moindre prière
Comme nous, ils pensaient voir un
jour la victoire
Dans le cadre de son projet pour la commémoration du 75e anniversaire de la libération des camps nazis, Radio 4, radio locale dont la mission est de produire et de diffuser l’information locale la plus complète possible, s’est rendue au collège Damira-Asperti pour l’enregistrement d’un texte écrit par Damira Asperti – résistante, médaillée militaire, officier de la Légion d’honneur – lu par 4 élèves des classes de 3e. Ces enregistrements, dont le but est de faire lire des paroles et des poèmes de déportés par des collégiens et des lycéens, seront réalisés dans plusieurs établissements scolaires et diffusés sur les ondes de cette radio entre le 8 janvier et le 31 mai
Les collégiens et l’équipe des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation du 47 en plein travail
Pour retrouver ou suivre les lectures des poèmes et des textes : ouvrir le programme http://www.radio4.fr/l-asso.html – Cliquer sur « Écoutez en direct »
Les diffusions sont programmées :
Le mercredi dans l’émission « Paroles de jeunes » à 10h10 et 17h10
Le dimanche dans l’émission « La matinale du dimanche » à partir de 8h00
Sur le menu à gauche, choisir parmi les rubriques : “illustrations”, “présentation” ou “mois de…” où les textes, déposés au fur et à mesure du déroulement du projet (de janvier à mai), peuvent être écoutés et téléchargés.
Information à noter, toujours ce mois ci: présentation de l’exposition Le Lutetia à la Mairie d’Avignon, du 17 au 29 février 2020
Vous habitez près de Rouen, vous avez l’occasion d’aller dans cette ville ou dans la région, prenez le temps de vous arrêter à Houppeville (76 770), à 9 Km de Rouen.
C’est là que la Salle du Vivier (rue Louis Pergaud, près de la mairie) abritera la nouvelle exposition sur le camp de Sachsenhausen inaugurée récemment.
Comme le présente le site de la mairie de Houppeville (Photo jointe, site de la mairie) , cette inauguration sera un temps fort, communal et régional.
Extrait du site de la mairie :
A l’occasion des commémorations du 75èm anniversaire de la libération des camps nazis, une grande exposition et de nombreux événements seront organisés à la Salle du Vivier du 8 au 13 février 2020.
Au programme de cette grande manifestation mémorielle : expositions, conférences, lectures, témoignages, rencontre intergénérationnelle, théâtre, randonnée… Un événement culturel d’ampleur à ne manquer sous aucun prétexte ! (Voir le programme du 8 au 13 février ICI)
Quelques extraits du synopsis de l’exposition présentée (page 2 du synopsis)
Le camp de Sachsenhausen fut construit en 1936, à 30 km de Berlin, pour vider, au moment des jeux olympiques, les prisons et camps sauvages autour de la capitale de leurs opposants politiques, religieux et prisonniers asociaux.
L’installation, à côté du camp, de
l’inspection générale des camps de concentration, des casernes et du centre de
formation des SS « têtes de mort », des chenils de dressage des chiens
d’attaque, en fit un camp expérimental/modèle pour tous les autres camps.
La proximité de l’usine Heinkel, construisant les bombardiers He 177, permit d’exploiter, en primeur, la main-d’oeuvre concentrationnaire. Près de 10.000 Français ont été déportés à Sachsenhausen, de juillet 1941 à octobre 1944. Environ la moitié a pu survivre, mais avec de nombreuses séquelles de la faim, des maladies et des sévices. L’amicale de Sachsenhausen s’investit depuis de nombreuses années pour pérenniser la Mémoire des déportés. Elle vous présente sa nouvelle exposition, centrée autour de 4 thèmes principaux : – Le camp de Royallieu à Compiègne – Les principaux sites du camp de Sachsenhausen – La vie quotidienne et l’extermination par le travail – La fin du camp de Sachsenhausen et la libération des déportés….
affiche 2 “route de la mort” du panneau “la fin du camp et libération des déportés” P 7 du synopsis de l’exposition Sachsenhausen
La totalité du synopsis de cette exposition est consultable en suivant ce lien ICI
Pour d’autres renseignements et pour réserver l’exposition, consulter l’Amicale de Sachsenhausen ICI
Rappel : L’exposition “Traces” (voir article du 20 Janvier sur ce blog) poursuit sa route: elle sera à la Médiathèque de Marennes du 4 au 15 février, 3 rue Samuel Champlain 17320 Marennes (renseignements ICI)
Le 16 Janvier, dans le cadre du partenariat Mémoire et Vigilance entre le Conseil économique et social et la Fondation pour la Mémoire de la Déportation a eu lieu une table ronde autour du thème “Analogies et différences entre les crises des années trente et celles d’aujourd’hui” : une après-midi intéressante et enrichissante que nous pourrons retrouver en vidéo .
Parmi les participants, Serge Wourgaft , 102 ans, arrêté à 26 ans, déporté au camp de Buchenwald et toujours actif lors de nos réunions, comme le montre la photo prise le 16 janvier ! (Serge Wourgaft est au 1er rang, en pull rouge) A travers sa présence et cette photo, c’est un hommage à tous les déportés que nous voulons rendre
La transmission par les témoins
Ginette Kolinka sera sur Fance Culture dans la série intitulée “une histoire particulière”:
Émission 1 : Ginette Kolinka 1/2 : La mémoire retrouvée (avec la participation d’Huguette Cuisy à l’émission)
Ginette raconte son enfance, son adolescence sous l’occupation, l’étoile jaune obligatoire, l’arrestation à Avignon, les camps, le retour… et surtout la philosophie de la vie qu’elle en a tirée.
Crédits photographiques : Babelio
Émission 2: Ginette Kolinka 2/2: Auschwitz II- Birkenau, la transmission
Cérémonie devant la plaque commémorative de l’école Paul Doumer
Plaque commémorative, Ecole Paul Doumer
Dans la nuit du 30 au 31 janvier 1944 a eu lieu dans le département
la rafle de 90 enfants, femmes et hommes Juifs
Ils sont restés 2 jours dans cette école primaire Paul Doumer avant le transfert à Drancy, puis le départ vers Auswitch-Birkenau.
Les Jeunes et la transmission : “Par les vivants“
Des élèves de seconde du Lycée Etienne Bezout à Nemours nous immergent dans le Nemours de la seconde guerre mondiale pour suivre la vie des populations juives
Extrait de l’invitation envoyée par les élèvesExtrait du journal “Le Gâtinais”
La transmission par l’art : Exposition à St Georges de Didonne (17)
A travers l’exposition « Traces de déportation» Michel Claverie, descendant de déporté, présente des photos du camp de concentration de Sachsenhausen réalisées lors d’un voyage mémoriel ; elles sont accompagnées des sculptures de Cécile Vassort, elle aussi descendante de déportés. (extrait page facebook de la Galerie d’Art de St Georges de Didonne)
Affiche de l’exposition ‘Traces”
Et toujours avec autant d’intérêt, l‘Exposition itinérante “Lutetia, 1945 – le retour des déportés” créée pour le 70 ème anniversaire de la libération des camps
Elle est présentée en janvier/février au Lycée Victor Duruy à Paris
Pour cette année 2020, 75éme anniversaire de la libération des camps, nous avons voulu insister sur les deux notions de travail de mémoire et d’obligation de connaissances, fondements qui permettent de porter les “valeurs d’une République solidaire et fraternelle” (texte du partenariat du CESE et de la FMD, Partenariat Mémoire et Vigilance, signé le 2 octobre 2019)
Travail de mémoire et obligation de connaissances ont été mis en évidence lors de la première action de ce nouveau partenariat, le 16 janvier dernier, avec la table ronde organisée autour du thème “Analogies et différences entre les crises des années trente et celles d’aujourd’hui”.
Ce thème de la transmission indissociable de celui de la connaissance sera aussi l’objet de la journée d’Etudes et de Recherches de “Déportations en Héritage”
« LA TRANSMISSION DE LA MÉMOIRE »
Le
Mercredi 22 janvier 2020 à la Maison de la recherche, Université de Lille
A partir d’une analyse historique et psychologique de la transmission de la mémoire du massacre d’Ascq (avril 1944), à l’orée du 75ème anniversaire de la libération des déportés, les intervenants, universitaires, historiens, psychologues, et biologistes, débattront autour de la notion de « transmission ». Ils élargiront leurs réflexions à la transmission de la mémoire de la déportation ( voir le texte de l’affiche ci-dessous).
Le colloque de 2020 est préparé par un comité scientifique composé de :
Daniel Beaune : Professeur des Universités
Rosa Caron : Maître de conférence – HDR
Jacqueline Duhem : Agrégée d’histoire, Membre du « Cercle
d’Etude de la Déportation et de la Shoah »
Odile Louage : Agrégée d’histoire, présidente de la DT Nord
AFMD.
Paul Roos : Président honoraire de la DT Nord de l’AFMD
Robert Vanovermeir : Professeur d’histoire, membre du Bureau National de l’AFMD.
Programme : (sous réserves)
Introduction :
Accueil par le
Pr. Daniel Baune
« La
transmission » par Robert
Vanovermeir
1er
partie : La transmission de la mémoire du massacre d’Ascq
Table
ronde avec le Pr. Daniel Beaune, Jacqueline Duhem (auteure d’ouvrages sur le
Massacre d’Ascq,) Odile Louage (Musée de la Résistance à Bondues)
2ème partie : La transmission des traumatismes
Table
ronde avec Rosa Caron (Maître de conférence HDR) Françoise Martin (Maître
de conférence HDR) et Safia Metidji (Maître de Conférence associée)
3ème partie : La transmission de la mémoire de la
déportation
Table
ronde avec Robert Vanovermeir (membre du BN de l’AFMD), Christine Dalbert
(Agrégée d’histoire) Arnaud Bouligny
(historien) Serge Wolikow (historien,
Président de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation)
Conclusions par Paul Roos
Pour information:
Les colloques précédents ont porté sur les thèmes suivants:
Déportations en héritage (2011)
Qui sont ces bourreaux ?(2012)
Processus de déshumanisation (2014)
Devoir de mémoire ou travail de mémoire ? (2015)
« Psychopathologie des populations
déplacées :
Migrations et déportations dans le Nord – Pas de Calais au XXème
siècle »(2018)
Le 17 janvier 1945, l’approche d’unités de l’armée soviétique des faubourgs de Cracovie par le Nord et le Nord-Ouest déclenche la décision d’évacuer les quelque 60 000 détenus du camp d’Auschwitz et de ses annexes (notes 1 et 2 ci-dessous). Dans la nuit du 17 au 18 janvier le camp est évacué et le 27 de ce même mois, la 60e armée du 1er Front ukrainien libère les quelque 8 000 détenus, malades et souvent incapables de se tenir debout, dont des enfants.
Le camp
d’Auschwitz, même s’il est le plus connu, n’est pas le premier à être libéré.
Le camp
principal du Struthof-Natzweiler, en Alsace, est évacué par les nazis en
septembre 1944, mais les camps annexes ont continué de fonctionner. Ils seront
évacués en mars avril 1945, dans le cadre des Marches de la mort.
Au
total, environ dix millions d’hommes, de femmes et d’enfants sont passés par
les camps.
Telle une hydre aux têtes multiples, le IIIe Reich implante son système d’enfermement et de destruction dans une très grande partie de l’Europe (Musée de la Résistance nationale de Champigny).
Ci-dessous, carte des camps de concentration source Fondation Mémoire de la Déportation (FMD)
Notes 1 et 2
Pour comprendre ce terme, et toute la complexité du camp d’Auschwitz que le terme « complexe d’Auschwitz » illustre dans sa globalité, voir le site http://memoiresdesdeportations.org/fr/carte et la carte de géolocalisation interactive.
Cette carte met en évidence le fait que le « camp d’Auschwitz » est le plus vaste des complexes créés par les nazis dans le cadre de la « solution finale », le génocide de toutes les communautés juives. Il comprenait Auschwitz I, le camp de concentration du début, Auschwitz II–Birkenau, un camp de travail et d’extermination et Auschwitz-III-Monowitz, un camp de travail au service de l’IG-Farben, qui y avait installé une usine de caoutchouc.
Dans
les pays occupés, les opposants, les résistants sont pourchassés, arrêtés,
déportés dans les prisons du Reich, des forteresses et surtout dans les camps
de concentration surveillés par les SS : C’est la déportation de
répression.
La
déportation de persécution vise à exterminer ceux que les nazis considèrent
comme n’étant même pas des êtres humains,
tels les Juifs. En Pologne, Ukraine, Biélorussie,
Roumanie et Pays Baltes les nazis et leurs complices commencent dès 1941 à
mettre en application « la solution finale ».
On avance aujourd’hui le chiffre de 76 000 déportés de France en raison des persécutions antisémites dont 11 000 enfants et 58 520 victimes de la répression auxquels il faut ajouter au moins 7 000 victimes de la répression en Alsace-Moselle annexée, 8 300 Français arrêtés en Allemagne, 160 Tsiganes, 6 300 Républicains espagnols ayant servi dans l’armée française et transférés dans le camp de Mauthausen. (source principale Cercle d’étude de la déportation et de la Shoah)
L’évacuation des camps
En 1944,
il s’agissait de soustraire les détenus à l’armée soviétique ou aux armées
occidentales et de redéployer ailleurs la main d’œuvre (essentiellement juive
et slave) encore utilisable. Les malades et impotents que les SS ne purent
éliminer à temps, furent abandonnés sur place.
Dans les
premiers mois de 1945 et jusqu’à la capitulation finale, les choses se
compliquèrent. La question ne se limitait pas à régler le sort des incurables
et des « inutiles », envoyés dans des camps mouroirs ou exterminés
par d’autres moyens. Celle du sort des autres détenus, encore valides, se posa,
surtout à partir d’avril 1945. Fallait-il
les exterminer, regrouper cette main d’œuvre encore exploitable pour organiser
des réduits de résistance, ou encore marchander leur survie ? Ces questions
se posaient dans un contexte de désorganisation du pouvoir, laissant place aux
initiatives des chefs locaux, eux-mêmes partagés entre fanatisme et désir de
sauver leur peau.
Le premier
ordre de Himmler, selon les instructions de Hitler, fut d’anéantir les détenus
pour qu’aucun d’eux ne tombe vivant entre les mains ennemies. Mais finalement,
l’extermination finale n’eut pas lieu.
Les évacuations de début 1945 ont été entreprises dans l’urgence, dans une Allemagne indifférente et en général hostile aux détenus. Par des températures de -10 à -30°C, l’évacuation du complexe d’Auschwitz et des derniers camps de travail forcé de l’Est fut l’un des sommets de cette tragédie, qui entraîna un engorgement généralisé des autres camps et de véritables hécatombes humaines. Le taux de mortalité atteignit et dépassa 50% de l’effectif évacué.
L’évacuation du camp d’ Auschwitzet les Marches de la Mort
Carte FMD
Le camp est
donc évacué le 17 janvier 1945. L’ordre fut donné d’abattre tout détenu tentant
de fuir ou de rester en arrière. Le 18 janvier à l’aube, des colonnes sans fin
de 500 à plus de 2 000 détenus, dont des femmes et des enfants, se mirent
en route.
Des trains
de wagons de marchandises ouverts, furent constitués dont le parcours
incertain, marqué par des bombardements ou des attaques aériennes, ajouta au
nombre des victimes.
Certains,
arrivant à destination, comme à Sachsenhausen, furent refoulés faute de place
et repartirent vers une autre destination. Il en arriva ainsi à Mauthausen
(voir le témoignage d’André Montagne, ci-dessous), Bergen-Belsen, Buchenwald,
Dachau… et leurs annexes. Ces départs furent précédés ou suivis de massacres. À
Gleiwitz, après le départ des « valides »,
57 détenus restant à l’infirmerie, les SS mirent le feu au bâtiment et
mitraillèrent les détenus qui tentèrent de fuir les flammes. Deux d’entre eux,
retrouvés vivants sous les corps de leurs camarades, raconteront.
Le 20
janvier, à Birkenau, une formation de SS de retour après un départ précipité
massacra près de 200 femmes malades, puis dynamita les restes des crématoires
II et III.
Le 26 janvier 1945, à une heure du matin, un dernier Kommando de SS dynamita le crématoire V, ultime témoin matériel de la réalité de la « solution finale ».
Quelques témoignages sur la libération du camp d’Auschwitz
Témoignage
d’Henri Graff, évacué d’Auschwitz la nuit du 17 au 18 janvier 1945
-20 :50
« 1944 : il faut bombarder Auschwitz » de Tim Dunn, 2019,
-22 :25 : « Les expérimentations médicales à
Auschwitz », documentaire de Sonya Wintenberg et Sylvia Nagel, 2019, sur
le Block 10 des expériences « médicales » à Auschwitz I ; parmi
les témoins (très rares) interviewées dans le documentaire : Génia
Oboeuf. (Retrouvez son histoire plus en détail dans la publication Petit
Cahier du Cercle d’étude Adélaïde Hautval : https://www.cercleshoah.org/spip.php?article371
)
Depuis le tournage (2016-2018) de ce documentaire, Génia, 97
ans, est le seul témoin du Block 10 encore en vie.
-23 :15 : « La Babel des enfants perdus » de Théo Ivanez
Avec le début de l’année
2020 commencent les annonces des activités proposées par des associations
mémorielles à l’occasion des 75 ans de la libération des camps nazis.
Notre fil conducteur
est celui de la transmission, fil essentiel, pour ne pas dire unique, autour
duquel s’organise toute la vie de nos associations et de la Fondation.
Transmettre est indissociable de la connaissance des années qui ont marqué le
XXème siècle : connaissance de la tragédie du système
concentrationnaire et du mécanisme qui l’a engendré. C’est le rôle des historiens
et des scientifiques : La réflexion sur
le passé participe à la formation de l’homme et de la conscience du citoyen écrivaient
Marie-José Chombart de Lauwe, Yves Guéna et Jean Mattéoli, il y a 20 ans, dans leur préface au dossier
pédagogique rédigé dans Mémoire Vivante pour le Concours de la Résistance et de
la Déportation en 2001-2002 : des propos toujours d’actualité pour les jeunes
et les adultes d’aujourd’hui !
Nos remerciements vont à
toutes celles et ceux qui ont partagé avec nous, avec vous, leurs activités de cette année mémorielle 2020
et ce patrimoine national et international.
Dès
le 15 janvier…
Les Amis de la
Fondation pour la Mémoire de la Déportation du Lot-et-Garonne (AFMD 47) nous
informent que dès ce mercredi 15 janvier, et ce pendant 21 semaines, donc jusqu’à
la fin du mois de mai, des élèves des lycées et collèges de leur département
liront des textes et poèmes de déporté(e)s sur les radios locales. Le 15
janvier, ce sont des élèves de troisième du collège de Montflanquin qui liront « La faim » de José Fosty sur
Radio 4 dont les fréquences sont 90.8, 91.9,
98.3, 107.3 (voir article de « La
Dépêche » du 19 décembre).
Quelques mots sur ce poème écrit à Buchenwald et sur son
auteur
José Fosty naît en 1919 dans la province de Liège, en Belgique. Résistant à l’occupation allemande, il est arrêté en 1942 et déporté au camp de Buchenwald en mars 1943. Il s’intéresse très tôt au dessin (voir photo jointe en bas de cette note) et, avec d’autres déportés, dont le décorateur de théâtre français Paul Goyard, l’art devient un moyen de résister, de survivre pour témoigner, et finalement, de rester humain. Il décède en 2015 en Belgique où il a fondé une famille (Photo extraite de l’annonce de son décès).
Le camp de Buchenwald est situé à proximité de Weimar, en Thuringe, en Allemagne. Le taux de mortalité à la fin de la guerre y est effarant : 14 000 personnes mourront en 100 jours, la surpopulation accentuant la mortalité due aux conditions de survie (110 000 déportés alors que la capacité prévue à la construction du camp est de 8 000 personnes). Le camp est évacué en avril 1945. De nombreux déportés ne survivront pas aux transports en wagons à marchandises ou aux marches de la mort. (Source Mémorial de Buchenwald)
Extrait du poème lu par les collégiens (Paroles de déportés
page 44)
La faim, toujours la faim.
La faim hurlante, ….
Jadis…
N’en parlons pas !
Pourtant, il existait le temps des bons
repas,
Le temps où l’on chantait
Tout en rentrant chez soi…
Mais où est ton sourire
Et ta robe de soie ?
Où sont nos chants, nos rires ?
Fosty
Poème écrit à Buchenwald
Pour compléter : un dessin de José Fosty
Pendant l’alerte aérienne II, collection d’Art de la
Fondation Buchenwald-Dora
En 2020, le monde de la Mémoire de la déportation célèbre les 75 ans de la libération des camps nazis.
Nous voulons vous informer de tous les événements mémoriels qui se dérouleront près de chez vous, et ce, tout au long de cette année. Chaque visiteur pourra trouver une conférence, une représentation théâtrale, une lecture.. , selon sa sensibilité, son temps, mais toujours une leçon d’histoire et surtout de vie !